Que signifie le mot « oule » ?

 

« Oule », vase globulaire, sans anse et sans bec verseur (musée du Louvre).

 

Quelle est son origine ?

 

Il vient du mot olla, qui signifie pot ou marmite (origine latine). Quoique la toponymie soit une science complexe, écrit M. Albert RATZ, professeur, de Saint-Victor-des-Oules, en ce qui concerne les OULES, il n’y a aucun problème et tous les spécialistes sont d’accord, surtout s’il s’agit d’un ancien village de potiers.

On retrouve « ola » ou « olla » (marmite) en Espagnol et en Portugais. En Occitan, on peut penser que la prononciation n’a jamais change depuis les Romains : le « o » se prononçant « ou » et le « a » final aussi peu prononcé que notre « e » final. D’où la prononciation « oule ».

L’origine latine ne fait aucun doute (dans tous les dictionnaires de latin).

Quant aux OULES, poteries utilitaires par excellence pendant tout le Moyen-âge, elles existaient déjà au Néolithique, mais comment les appelait-on à l’époque, nous ne le saurons jamais.

La plupart des mots latins sont d’origine Indo-européenne, de sanscrit, etc. ce qui nous entraîne un peu loin, dans un domaine où les linguistes ont encore beaucoup de pain sur la planche.

De toute manière, il s’agit donc d’un mot occitan, issu du latin et courant jusqu’au siècle dernier dans les pays occitans.

 

Une Oule

 

 

Saint Bonet de Clermont (vers 623-706), Saint Patron des Potiers.

 

Dans quelles circonstances est-il devenu le Saint Patron des Potiers ?

 

Nous ne le savons pas.

Au retour d’un pèlerinage à Rome, il meurt de la goutte à Lyon. Un cortège veut le ramener à Clermont; les débordements de la Loire coupent la route directe. La légende raconte que le cortège soit resté trois jours en nos terres et remonté jusqu’à Saint Bonnet le Château. A Lyon, trace de Saint Bonet avec coupe dans la crypte de Saint Jean; à Clermont, on montre dans le trésor de la cathédrale de Clermont, un vase de terre où le saint se lavait les mains.

 

Les fouilles sur Saint Bonnet les Oules.

 

Lors de la création des nouvelles voies d’accès, les décapages ont permis de révéler la présence de nombreux tessons de céramique : reste de fosses, de déchets de fours datant de la fin du Moyen-âge au XIXème Siècle.

Les fabrications laissent apparaître des formes simples, coquelles, petits bols glaçurés avec peu de décors, etc. complétant sans grandes différences les autres ateliers déjà répertoriés.

D’autre part, deux sites ayant des tegulae (tuiles plates rassemblées par des tuiles romaines) ont été révélés, confirmant ainsi la présence d’une occupation gallo-romaine sur les lieux.

C’est la surveillance constante de ces terrains qui permettra peut-être d’en savoir plus sur l’activité artisanale d’une commune entièrement vouée à la poterie et la brique jusqu’au XXème siècle.

Il a été relevé 14 emplacements dans le village mais sur certain s sites, plusieurs potiers.

L’un avait une production assez variée et fabriquait aussi bien des bols, des écuelles à deux oreilles plates que des vases et des pichets.

Les autres, peu de bols, mais beaucoup de vases, cruches en majorité vernissées ou la production de bois décorés à, l’engobe sous une couche de glaçure pour les rendre étanches.

Les jarres étaient les plus fabriquées : il y a quantité incroyable d’anses et certaines de grosses dimensions.

Les faisselles étaient fabriquées « à la chaîne ».

Ce sont des produits utilitaires, vaisselle, et récipients culinaires, adaptés à des usages précis. Leurs formes n’ont pas changé pendant des siècles.

Le vase le plus fréquemment retrouvé et que l’on pourrait appeler « le pot à conserve » est réservé à l’eau, à l’huile, les viandes en salaison, le vinaigrier…